Rationalité et domination de la nature dans la théorie critique Agnès Grivaux

 

Lundi 27 mars, nous recevrons Agnès Grivaux, qui enseigne au département de philosophie de l’ENS – par exemple, au premier semestre, sur les liens entre psychanalyse et philosophie.

Présentation de la séance

Quoique de plus en plus d’ouvrages établissent, depuis la fin des années 70, des rapprochements et des débats entre le marxisme et la théorie critique de l’École de Francfort, le rapport entre ces deux mouvements semble encore traversé par un certain nombre de mécompréhensions. Ainsi, l’École de Francfort est encore suspectée de dérive jeune-hégélienne du fait de l’abandon de liens concrets avec la pratique et de l’absence de réflexion développée sur l’organisation politique, alors même qu’elle a pu se voir reprocher par le passé de faire preuve d’un excès d’orthodoxie marxiste. Sa critique du marxisme est également jugée peu recevable de par son caractère en apparence expéditif.

Si ces critiques doivent être prises en compte, le présent exposé aimerait toutefois les mettre en perspective par l’exposition problématisée et contextualisée du projet de l’Institut de recherches sociales de Francfort au moment de l’élaboration du concept de théorie critique. On proposera ainsi une présentation détaillée de ce concept, qui visera à dégager ce qui en justifiait l’émergence, et on en explorera l’évolution ultérieure et les ramifications à deux niveaux déterminants et étroitement liés : la rationalité et la domination de la nature dans la société capitaliste. L’enjeu sera d’en questionner la pertinence et l’actualité.

Indications bibliographiques

Horkheimer M., Théorie traditionnelle et théorie critique, trad. Maillard C. et Muller S., Paris, Gallimard, 1974.

Horkheimer M. & Adorno Th., « Le concept d’ ‘Aufklärung’ » in Dialectique de la raison, trad. Kaufholz E., Paris, Gallimard, 1983.

Adorno Th., « Capitalisme tardif ou société industrielle ? » in Société : Intégration, désintégration, trad. coll., Paris, Payot, 2011