par Valentin Leroy

lundi 30 septembre 2019

à 18h30, salle Celan, 45 rue d’Ulm
Et pour bien commencer l’année, nous vous proposerons ensuite, dans la même salle, le désormais traditionnel pot de rentrée !

Comment et pourquoi a-t-on pu passer d’une admiration mutuelle et sincère entre deux monstres de la cause ouvrière à une détestation ouverte et non moins sincère ? Marx, « le ténia du socialisme » selon son ennemi, avait pourtant commencé par louer le pamphlet de Proudhon Qu’est ce que la propriété ?, avant de voir en son auteur « un autodidacte maladroit qui joue les érudits, un ex-ouvrier qui a perdu sa fierté de se savoir penseur indépendant et original, et qui maintenant, en parvenu de la science, croit devoir se pavaner et se vanter de ce qu’il n’est pas et de ce qu’il n’a pas »[1]. Si cette polémique sans pitié est décisive dans le parcours marxien puisque Proudhon est le seul adversaire à mériter un ouvrage entier pour lui seul, et dûment publié, on se demandera quelles raisons ont bien pu pousser Marx à rompre si violemment avec son aîné, et on verra en quoi cette rupture dépasse la simple querelle d’hégémonie sur un mouvement ouvrier alors en voie d’unification.

[1] Lettre nécrologique de K. Marx sur P.-J. Proudhon, envoyée de Londres à J. B. von Schweitzer, in « Appendice I : Deux lettres… », Œuvres complètes, tome III, « économie », ed. Gallimard, Pléiades, 1982, sous la direction de M. Rubel. ., p. 1457.

Bibliographie indicative :

• Marx K, Misère de la philosophie, Petite Bibliothèque Payot, Paris, 2002.
• Marx K, Œuvres complètes, tome III, « économie », ed. Gallimard, Pléiades, 1982, sous la direction de M. Rubel.
• Proudhon P-J, Œuvres Complètes, nouvelle édition, Tome I et II, Système des contradictions économiques ou philosophie de la misère, Genève- Paris, 1982.
• Proudhon P-J, Système des contradictions économiques ou Philosophie de la Misère ( extraits), Marx. K, Misère de la philosophie (texte intégral), ed. 10/18, Paris, 1964.
• Haubtmann P, Proudhon, Marx et la pensée allemande. Presses universitaires de Grenoble, 1981.