par Kassia Aleksic
lundi 19 novembre 2018
à 18h30, salle Cavaillès, 45 rue d’Ulm

Marquée par le coup d’état en 1965, l’Indonésie s’est construite sur la glorification d’un massacre anti communiste reconnu comme l’un des chapitres les plus noirs de la guerre froide. A ce jour, le communisme reste diabolisé, le marxisme interdit à l’école, et les attaques se multiplient contre toute activité accusée trop de gauche. Dans ce climat anxiogène, les luttes continuent à se multiplier à travers l’archipel indonésien, en résistance aux politiques d’exploitations et d’accaparement de terres qui rappellent à beaucoup que l’Indonésie n’a jamais encore été libre. A partir d’un terrain d’anthropologie, cette intervention propose de transmettre ce qu’on m’a enseigné au sujet du « système semi colonial semi féodal » qui caractérise l’Indonésie et la distingue de pays « capitalistes ». Au vu du marché globalisé et des enjeux environnementaux contemporains, nous proposerons de discuter les perspectives théoriques et militantes de cette analyse afin de repenser nos solidarités avec un pays du « sud ». La réflexion sera enrichie d’une perspective historique et d’une enquête contemporaine dans les plantations de palmiers à huile.
Indications bibliographiques :
- M. Godelier, « La théorie de la transition chez Marx », Revue Sociologie et Société, Volume 22, Numéro 1, printemps, 1990, p. 53–8
- Amnesty International, The Great Palm Oil Scandal, Labour abuses behind big brand names, 2016
- O. Törqnist, Dilemnas of the third world communism. The destruction of the PKI in Indonesia. Zed Books, 1985
- M. C. Rickfles, A History of Modern Indonesia since c. 1300, Standford University Press, 1993
- « #NoLandNoLife Groups vow to further advance struggle for genuine agrarian reform », https://www.farmlandgrab.org/cat/show/392S.