Il s’agira, à l’occasion de cette première séance de lecture du livre I du Capital, de comprendre le sens et la fonction du premier chapitre. Marx y développe une première analyse de la marchandise, encore comprise comme catégorie abstraite que présuppose la société capitaliste, mais qui ne trouvera sa pleine effectuation qu’à l’intérieur du mode de production capitaliste lui-même. Cette réalité de prime abord simple et immédiate se laisse alors analysée en ses différents moments, celui de la valeur d’usage d’une part, de la valeur d’échange d’autre part. L’élucidation de cette distinction orientera alors l’analyse dans un double mouvement : du phénomène à l’essence, c’est-à-dire de la forme phénoménale de la valeur d’échange à la substance sociale de la valeur comprise comme travail abstrait (sous-chapitres 1 et 2) ; puis de l’essence au phénomène, c’est-à-dire de la valeur à la forme phénoménale dans laquelle elle trouve son expression la plus adéquate – l’échange monétaire (sous-chapitre 3). On a dès lors révélé ce que masque nécessairement la fausse immédiateté sous laquelle se présente la marchandise – le processus social de travail que la marchandise ne peut exprimer qu’en occultant, au point d’apparaître en face des individus comme une puissance étrangère et autonome (théorie du fétichisme de la marchandise, sous-chapitre 4).