Le couple Eildermann face à la montée du fascisme : une approche microhistorique des années 1930

par Pierre Millet
lundi 24 janvier à 18h30

Salle des résistants, 45 rue d’Ulm, 1er étage, couloir AB.

Tract d’invitation à une assemblée générale de chômeuses organisée par le groupe femmes de l’opposition syndicale révolutionnaire de Brême, 1930.
BArch NY/4251/71/51/M207/79

 

La victoire du nazisme en 1933 et le basculement de l’Europe dans la guerre en 1939 sont souvent décrits comme des événements irrésistibles, tantôt lus comme des conséquences mécaniques de l’arriération politique de la bourgeoisie allemande, de la crise de 1929 ou du traité de Versailles. L’histoire des années 1930 s’est-elle déroulée selon une partition rédigée à l’avance ou bien faut-il plutôt y voir une confrontation sonore, où plusieurs camps tentent de s’imposer ? Si la montée du fascisme paraît a posteriori inexorable, a-t-elle été vécue comme telle par celles et ceux qui en ont été les contemporains ? Dans quelle mesure un changement d’échelle, du macro au micro, des États aux individus, permettrait-il de repenser ce problème à nouveaux frais ?

On tentera de répondre à cette question en suivant la trajectoire du couple composé de Luise (1899-1986) et Wilhelm Eildermann (1897-1988), deux cadres intermédiaires du KPD (Parti communiste d’Allemagne). Comme bien d’autres militants de leur génération, les époux Eildermann ont fait l’expérience de la prison, des camps et de l’exil. Ils ont vécu deux guerres mondiales, une révolution et quatre régimes politiques différents : l’Empire allemand, la République de Weimar, le « Troisième Reich » et la RDA (République démocratique allemande). Leurs mémoires, en partie inédits, évoquent la prise du pouvoir par Hitler en 1933, la déconfiture du KPD qui l’a accompagnée et l’ouverture des premiers camps de concentration nazis où Wilhelm a été incarcéré, mais aussi leur exil en France et les camps du Vernet et de Rieucros où ils ont été internés après le 2 septembre 1939.

On présentera brièvement en introduction la microhistoire et l’intérêt de cette démarche historiographique pour l’histoire sociale et culturelle, pour nous pencher ensuite sur les mémoires des Eildermann. L’analyse et la recontextualisation de ces récits montreront en quoi ils peuvent-être pertinents pour une histoire par en bas du communisme, de l’antifascisme et des années 1930.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
adlc (20 janvier 2022). Le couple Eildermann face à la montée du fascisme : une approche microhistorique des années 1930. les armes de la critique. Consulté le 22 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/amam


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