par Léo Texier
lundi 12 juin à 18h30

Salle Dussane, 45 rue d’Ulm, rez-de-chaussée

Heinrich Heine (1797-1856) est l’un des écrivains de langue allemande les plus importants du XIXe siècle. En France, où il a vécu la plus grande partie de sa vie et où il est mort, il est aujourd’hui tombé dans un relatif oubli. Sa figure et son œuvre sont pourtant remarquables à maints égards, en ce qu’il est possible d’accéder, à travers elles, à une image particulièrement vive de la séquence historique, politique, sociale et intellectuelle extraordinairement dense qui s’étend de la Révolution française jusqu’à celle, européenne, de 1848, en passant par celle de 1830. Heine a été à la fois le chroniqueur et un acteur des évènements de cette période qui vit émerger la pensée socialiste et le mouvement ouvrier, et notamment les premiers communistes, que Heine s’est attribué le mérite d’avoir révélés à eux-mêmes en exposant dès 1841 les « progrès incessants de leur cause » dans la Gazette d’Augsbourg, le plus important journal politique allemand de l’époque, et dont il prophétisait le « règne » à venir. Nous reviendrons sur l’ambivalence du rapport de Heine au communisme, mêlé de sympathie et de crainte, et en profiterons aussi pour aborder la question de sa relation à Marx, qu’il a fréquenté à Paris à partir de 1843. Dans un second temps nous essayerons aussi d’exposer, à partir notamment des textes que Georg Lukács lui a consacrés, que Heine constitue un chaînon reliant cet important mouvement culturel que fut le romantisme au mouvement socialiste naissant, qui est parfois présenté comme son antithèse idéologique. 

Enregistrement de la séance :

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